L'ébénisterie

Limon ou crémaillère ?

De quoi parle-t-on ? Comment faire son choix ?

Dans la conception d’un escalier, dès que l’on a résolu les problématiques d’emplacement et d’ergonomie de l’escalier, nous arrivons dans les choix de fabrication et une des premières questions que l’on pourra se poser est « Est ce que je veux un escalier sur limon ou sur crémaillère ? ». Cette question n’ayant pas nécessairement de réponse unique, nous allons ici vous donner des clefs de réflexion pour tenter d’y répondre, tant au niveau technique qu’esthétique.

Précisons à quoi nous faisons référence. Nous parlons ici d’éléments structurels de l’escalier. Les limons et crémaillère sont les parties qui vont supporter les marches.

La crémaillère est une pièce découpée (Fig.1), et placée en dessous des marches (Fig.2).

Fig.1

Fig.2

Généralement, nous laissons dépasser les marches par rapport à la crémaillère, c’est ce qui définit un escalier dit « à l’anglaise ». Mais elles peuvent aussi bien rester à fleur de crémaillère (Fig. 3).

Fig.3

Ce choix de dépasser des marches, quand la crémaillère est visible, sera uniquement esthétique.

Le limon, quant à lui, est une pièce entaillée (Fig. 4) et qui va être placée sur le coté des marches. Ces marches viendront donc s’encastrer dedans (Fig.5).

Fig.4

Fig.5

Ce point de définition étant fait, comment faire son choix entre ces deux types de structures ?

D’un point de vue purement technique, cela va dépendre du passage que l’on va avoir besoin sous cet escalier. En effet, une crémaillère va dépasser d’en dessous des marches d’environ 20 cm, alors que le limon, lui, ne dépassera que de 5 cm.

Un très bon exemple est cet escalier sur crémaillère (Fig. 6), mais la dernière partie passant au-dessus d’un couloir menant aux chambres, il a été nécessaire de la faire sur limon. Cela a permis d’augmenter la hauteur de passage de 15 cm, passant de 1,75 m à 1,90 m au centre du couloir

Fig.6

Cette contrainte de passage ne se présenterait pas dans le cas d’escalier superposé, ces structures étant sur le coté de l’escalier, nous ne serions pas gênés.

Le choix va donc, en dehors de l’aspect technique, se porter sur l’esthétique de l’escalier que vous voulez. On revient régulièrement sur l’envie d’un ouvrage aux lignes épurées, malheureusement, l’expérience nous montre que chacun aura sa définition, et que pour certains le limon sera plus épuré, alors que d’autres préféreront la crémaillère pour ce même argument.

Fig.7

Un bon argument esthétique pour la crémaillère est de ne pas vouloir voir de structure quand on monte l’escalier. Très flagrant dans le cas d’un escalier cloisonné avec contre-marche par exemple (Fig. 7)

Dans ces cas-là, on peut se demander comment assurer la protection des murs sur les cotés, contre les coups d’aspirateur ou de chaussures. Une solution simple et peu onéreuse est d’ajouter des petites plinthes par exemple (Fig. 8)

Fig.8

Le limon quant à lui va souvent offrir beaucoup plus de courbe. C’est le cas de cet escalier balancé en chêne massif avec ses balustres en acier brut (Fig. 9)

Fig.9

Fig.10

Cela permet aussi de rappeler la courbe du limon sur la main courante, et de donner un effet esthétique d’élancement très caractéristique (Fig. 10)

Pour tenter de conclure sur cette question, il y aura certains cas où les arguments techniques seront nettement plus en faveur de l’une ou l’autre des options, et ce sera notre rôle de vous aiguiller dans une direction plutôt qu’une autre. Mais si aucune contrainte ne vient se présenter, le choix vous reviendra.

Voici donc encore quelques exemples pour alimenter votre réflexion. Un limon habillé de claustras (Fig. 11) ou une crémaillère aérienne (Fig. 12)

Fig.11

Fig.12

Un limon cintré (extérieur) ou à noyaux creux (intérieur) (Fig. 13) ou encore garder le ligne la plus droite possible (Fig. 14).

Fig.13

Fig.14

A vous de choisir !

N’hésitez pas à consulter « Nos Réalisations » pour plus d’exemples !